...Un texte "fleur bleue" ! Je le dédie à Marcek, qui ne me prend pas pour un jambon, et dont l'âme aiguisée et tendre en appréciera peut-être l'exceptionnelle douceur !

Salut, Michèle.




Minouche



Elle me regardait avec des yeux si doux,
Sa lèvre humide, enfin son visage, un feu roux,
Et les tranquillités, ces calmes un peu fous,
Tout en elle semblait participer d’un ordre
Supérieur où ne sert de crier ni se tordre,
Ignorer la prière inutile, et de mordre…

Sous les longs cils courbés l’impassible regard
Traversait mon image inepte sans égard ;
Dans la pupille absente on se sentait hagard !

Elle était très petite, infiniment soyeuse,
On la devinait douce, et câline, et gracieuse,
Mais réfléchie, et sans jamais être joyeuse,
Elle offrait le sourire, il naissait à la voir,
A la regarder vivre à la touffeur d’un soir,

La petite chevrette au duvet fauve et noir.

Astutieux sont vers et non illusoire!

Que sensibles ces vers sont,
si semblables à des versets
Vous prendre pour un jambon ?
N'oserais !
Mais jamais ne renions
nos appétits carnassiers
Pour survivre il faut tuer
avec des couteaux d'acier
Aiguisés !
Or ceux qui mangent le chou
renieront nos appétits
Un peu fous
Car sacrifier la chevrette
leur ferait tourner la tête
De dégoût !
Ecartelées nos consciences
de carnivores avérés
C'est bien vrai !
Le chou seul n'est pas chou gras
Oh la la !
Ma gourmandise s'affole
J'en perds un peu la boussole
Me voici dans l'embarras
Patatras !
Laissons donc pauvre chevrette
Dans le pré faire la fête
Et sacrifions le cochon
Nom de nom !
Pour la fête du jambon !

Lors j'avais précédemment
écrit un beau compliment
élégant !
mais ce forum qui s'affole
a mis à la casserole
mes beaux mots
(gros bobo !)
C'est hélas bien trop souvent
que surgit cette censure
et l'on ne peut être sûr
de garder ses mots céans
qu'en enregistrant !

Merci pour la dédicace
De vos vers je ne me lasse
Et de Minouche je loue
les yeux doux !

C'est dur de perdre un travail
Quand la machine l'avale,
Nous le vole sur le rail
Conducteur - d'une rafale -

Salut, l'Aurore !

Le forum à l'occasion engloutit mots charmants...
Tristesse qui atteint le lisant
Au plus profond de son cœur
Un point final même pas vu
Comme cela m'a déplu!

Si jamais elle me lit, je voudrais faire remarquer à Dame Oxalys que je tombe ici dans le travers que je dénonçais lors d'une conversation précédente ; ainsi, et malgré une certaine musicalité, les rimes "soyeuse, gracieuse, joyeuse, regard, égard" pèchent par une trop grande similitude (même genre grammatical, même nombre de syllabes, chez moi, car je ne marque pas la diérèse de "gracieuse").
Il est à noter que les mots monosyllabiques sont donnés pour échapper à cette nuance prosodique, comme d'ailleurs aux respect de la consonne d'appuis ; aujourd’hui, l'on peut choisir ses contraintes, mais l'étude de la versification reste édifiante et d'une pertinence stupéfiante ! - à ce niveau, la règle n'interdit pas, elle conseille.

Salut,
Salus

Conseils prévalent sur les ordres
De mettre de l'ordre , on peut se passer tant que le désordre ne dissone à l'oreille, mais j'ai encore beaucoup à apprendre!!!

D'autant qu'on en sache, il en reste plus !
Et souvent l'on sèche, un vers s'effiloche,
Et malgré tout l'art, quelque chose cloche !
(Rares azurs purs, fûtes-vous donc lus ?)

...Cependant, il peut s'avérer utile, et tous les grands poètes l'ont compris, de transgresser à dessein quelque conseil éclairé de la Règle, pour des raisons musicales, voire une recherche de la redondance visant même à la stigmatiser, pour une raison humoristique, ou de pure poésie (?), le chant (!) des possibles est immense, le plus dur, c'est de ne pas faire n'importe quoi...

A plus,
Salus !

en effet le chant harmonique est des plus divins mais sans accord des voix est d'une insupportable oppression sans aucune élévation!

Le dialogue ci-dessus (Marcek, tu permets que je passe tes deux pertinentes interventions sous silence ...
je disais donc, ce dialogue me fait venir aux lèvres un sourire amusé.
Passant généreusement sur l'apostrophe me concernant quant au style du poème - ras - j'exprime mon admiration pour la clémence de Salus-poète envers les bêtes.
Personnellement, certaines me font tourner chèvre !

Bienheureuse chevrette !

Merci pour cette générosité - qui t’honore -
(Style ras ?)

Acronyme R.A.S. rien à signaler, non ?