Je sens le monde ! Qui bouge sous mes pieds.
Je le sens qui bouge, vous dis-je !
Et ce vertige me projette,
Ajoutant encore à ma gîte ;
Rien ne m’est stable ou de niveau,
L’air ondule à mon œil bas
Et le sol monte, et pullule et se bouscule
L’hallucination grouillante,
Tout un peuple farfadet
Dans des rondes de fadas !
Je vais et je vois,
Ah, de vous à moi,
L’envers de ma vie,
De ma vie en vers
Et l’envie amère
De ma mère.
Moi si lisse, j’erre et glisse
Le cerveau en brumée,
Comme un œuf cuit, les idées
Et des sensations suspendues
Diffusent
Les ruses
D’un rostre
Caduc !
Puis je m’écroule enfin dans les feux de l’alcool
Et rongé du poison de mes sucs
Dont je sens l’ire et le reflux
En un baiser d’aigreur
J’embrasse tout le sol.