J’ai passé sous silence mes peurs les plus tenaces
Sous le sable noir de ma crique ensoleillée.
J’ai préféré souvent réserver les crevasses
A mes pas solitaires et à ma gorge nouée.
Tu es venue sans bruit, fouler mes convictions,
De ta bouche, exaucer tous mes rêves inhumés.
J’ai senti la chaleur dans les vagues de ton nom,
Onduler dans l’étreinte de nos doigts croisés.
Tu t’es assise à l’ombre de mes inquiétudes,
Tes longs cheveux flottaient dans la brise hivernale,
Tu m’as parlé tout bas de ces vicissitudes,
Du temps qui tourbillonne et des cœurs qui s’emballent.
Tu m’as raconté que tu sculptais les nuages
Pour les jeunes amoureux allongés dans les herbes.
Que lorsque tu m’as vu, perdu dans l’engrenage
De ce mutisme glauque et de mes lettres acerbes,
Tu avais décidé de m’aimer pour la vie…
De t’accorder alors à toutes mes nuances,
De les apprivoiser lors de mes insomnies
Et de semer enfin le blé de l’insouciance
Je ne saurai désormais aimer en silence
J’ai besoin du fracas de nos peaux ensablées
Je ne peux désormais que t’aimer dans l’urgence
Emporté par les larmes d’une joie retrouvée.