Thermidor
par Jakecrit
Des hommes en sueur,
Et un temps à l'orage,
Il est presque trois heures
Au clocher du village.
L'écrasante chaleur
Terrasse les oiseaux,
Plongeant dans la torpeur
La buse et le corbeau.
De la rose diaphane
Les couleurs ont pâli,
Ses pétales se fanent
Au soleil qui les cuit.
La nature assoiffée
Réclame avec ferveur
La bienfaisante ondée
Apportant la fraîcheur.
En cherchant un endroit
Au soleil insensible,
Seul un tout petit bois
Nous parait accessible.
Une calme oasis
De mousse tapissée
Où poussent des iris
Emperlés de rosée.
Notre oreille tendue
A surpris le murmure
D'un invisible ru
Coulant sous la ramure.
Émeraude et doré,
En fourreau fil-à-fil,
Sous le couvert ombré,
Un orvet se faufile.
Le coq sur le clocher
Déchire négligent
De son bec acéré
Un nimbus imprudent.
Quelques gros cumulus
Semblent vouloir pleurer
Tandis que l'angélus
Au clocher va sonner.
Des forges de Vulcain
Partent des craquements,
Quelques éclairs soudains,
Suivis de grondements.
Enfin s'ouvre le ciel
Et ses pleurs nous inondent,
Les hommes s'émerveillent
Quand en juillet l'eau tombe.
Il faudrait un thème sur la canicule.
Poème posté le 11/07/10