Ce fut un vendredi
par Aros
Les quartiers de Paris accueillaient les passants,
Des couples coutumiers inondaient les terrasses,
Les cafés s’abreuvaient de brouhahas grisants
Et la vie, calmement, musardait sur les places.
Chacun se libérait d’une longue semaine
En allant se détendre et goûter l’air du temps.
La douceur de Paris tranquillisait la Seine
Qui menait sur son dos des bateaux nonchalants.
Ce fut un vendredi, au cœur de la soirée,
Que la mort, implacable, installa sa terreur.
Le sang se répandit sur la France atterrée,
Le monde épouvanté exprima son horreur.
Loin des sombres massacres, des fléaux accomplis,
Par un clan assassin, apôtre du néant,
On ne pouvait penser au sortir du logis
Qu’un crime endeuillerait notre vie pour longtemps.
L'hommage témoigné à nos chers disparus
Scellait notre colère au fond de nos poitrines,
La rancœur cheminant, sournoise, dans les rues
Miroita tristement le décor des vitrines.
Gardons-nous de marcher sur les chemins d’errance
Ouverts sur une guerre au désastre annoncé ;
Combien d’âmes perdues pour un fait de vengeance ?
Lorsque le canon tonne un peuple est menacé.
J’en appelle aux chrétiens, aux juifs, aux musulmans,
Aux athées de tout poil, aux jeunes égarés!
N’entrez pas dans les jeux odieux et sanglants
Qu’offrent des scélérats à jamais gangrenés.
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Simple hommage aux victimes des attentats de Paris du 13 novembre 2015.
Poème posté le 08/12/15