Piège sous la lune
par Zitoun
Sous la lune accueillante, l'esprit désaltéré,
J'ai contemplé la vie, celle qui vous abuse,
Qui vous fait croire au monde, croire que l'on s'amuse,
Qui vous fait croire aux filles aux danses éthérées.
Chaque samedi soir, encorné par le diable,
Jeté dans la nuit sombre aux odeurs capiteuses
Je croyais partager avec mon amoureuse
Cette énergie obscure, charbon, lumière noire.
Mais mon amante m'a planté sa blanche lame,
Mon corps elle a violé, mon coeur en est fécond,
J'ai mis au monde le monstre nauséabond
Le fruit de ma colère et l'essence de sa flamme.
Le jaune est ma couleur des lendemains coupables
Le jaune des déserts, arides et rugueux
Du bout de mes ongles à feu le blanc de mes yeux,
Le jaune se tapisse autour des lèvres pâles.
Alors pour rassurer le commun de la terre
Pour me rougir un peu, couleur pour eux banale,
Je m'autorise des libertés lacrymales,
Je laisse mes regrets battre sous les paupières.
Tu m'as légué un trochet de fil à retordre.
Ta beauté sûre, tes charmes et ton bouquet d'orgueils,
Animent mes soirées, consument mon cercueil,
Mais lundi je n'ai plus que mes doigts à me mordre.
Il est temps enfin que nos routes se séparent
Je veux redevenir cet humble sélénite,
Qui d'un simple regard sur les flambeaux du soir,
Trinque avec le ciel quand la lune m'y invite.
Poème posté le 09/07/17