L'amour vain, ou Excalibur
par Pilar
Je meurs une n'ième fois, torture,
Écartèlement vivant sous le soleil, brûlure,
Nuage noir étranglé de lumière, zébrure,
Lame fine, ondulée et ciselée, piqûre.
Mon âme est béante pour toi, ouverture,
Tu ne dis rien, jamais, fermeture,
Mon cœur sèche dans sa gangue, gerçure,
Le froid lui éclate la chair, gelure.
Ton départ resserre notre lien, soudure !
Un départ sans adieu pour conclure,
Un départ sans un mot ; j'endure,
Un départ sans geste ni regard, écorchure.
Je t'attendrai ma douce, comme une Excalibur
Attendant son héroïne, plantée en Estrémadure
Au milieu d'un nulle-part d'aventure
Sans pouvoir hisser une quelconque voilure.
Heureusement, ma terre est douce, dorure
La vie alentour presque sinécure !
Et même si ton nom parfois je murmure,
Ce n'est jamais en caressant sa peau ou sa chevelure...
Et face à l'insolente douleur de ta griffure
Je souhaite pourtant demeurer sans armure.
Je t'aime, même dans ton silence, sois en sûre,
Ma douce Claire obscure.
On ne sait pas suffisament où l'amour nous entraîne, ni ce qu'il attend de nous. Il est là comme un gardien du seuil qui murmure "entre si tu le souhaites, mais je ne sais pas si quelqu'un t'accueillera aujourd'hui comme tu peux l'espérer".
Poème posté le 12/01/17