La douleur ne me sied que si tu me l'imposes
par Aodren
La douleur ne me sied que si tu me l’imposes...
Elle m’est inconnue. Sur ta peau, je deviens
Un fluide, une onde sombre enivrant l’incertain
Qui ne peut exister qu’au milieu d’ecchymoses.
Et puis, ta bouche harponne mes lèvres méfiantes,
Je crois bien que je tremble, quand tes cheveux dansent.
J’hésite, quand bien même brillerait ma chance,
A souffler sur les braises et prolonger l’attente.
J’entends ici ou là, des gens dont je ne sais,
Ni l’écho de leur âme ni le timbre couard
Jouer les contremaîtres de leurs étendards
Et prétendre pourtant veiller à ton chevet.
Je redouble morsures à ton cou ruisselant
La sueur, en nectar s’échappe sur ton dos
Ressens-tu la fraîcheur, dans cette goutte d’eau
Lécher chaque vertèbre sous leurs hurlements ?
Plante bien tes ongles dans un cri du cœur
Que je m’y sente vivre, sans me demander
Si le temps qui s’égrène est encore compté
Ou si les chants qui courent auront quelque valeur.
La douleur ne me sied que si tu me l’imposes.
Alors n’hésite plus à me faire ciller.
Que la vie nous réserve le parfum poivré
Dont on se souviendra à nos fenêtres closes.