Le papillon de nuit
par Jean-Mi
par Jean-Mi
Il est une heure exquise à l’ourlet de la nuit,
Quand le soleil aspire un plein des habitudes,
Où le gai papillon, fugace sous l’ennui,
À votre parvis vient fêter vos solitudes.
L’on croit sentir alors à l’huis l’humble soupir
D’une nymphe vêtue de diaprure et de soie,
Chrysalide c’est toi quand ma lune fossoie,
Qui dans le falbala ne veux point s’assoupir ? …
Vole jusqu’à l’envie, près du matin voisin,
Et reviens déposer à ton gré sur mes lignes,
Le suc qui rit du temps et du fade armoisin.
Ô ! Sphinx, ne crains-tu pas ses foucades malignes ?
Sous l’obscure vesprée quand j’entrouvre ma porte,
Alors que l’âtre dort au pied de mes écrits,
Toi ! Joli papillon, qui câlinais mes cris,
S’ouvrent tes ailes et sur elles je m’emporte !
Armoisin : n m, taffetas mince et terne, façonné en Italie au XVIème siècle puis à Lyon, et dont la trame comporte de trois à six fils.
Fossoyer : clore par des fossés.
Falbala : Large bande d'étoffe plissée que les femmes mettent au bas et autour de leurs jupes, DE CAILLIÈRES, 1690 (qui dit que le mot est venu de la cour).
Poème posté le 12/03/24
par Jean-Mi