Accueil
Poésie libre / Sont-ce les mots des émaux sans maux
              
Poésie libre / Sont-ce les mots des émaux sans maux
         
Poésie libre / Sont-ce les mots des émaux sans maux

Signaler un contenu inaproprié.

Sont-ce les mots des émaux sans maux
par Rimatouvent


Il y a bien longtemps, avant la prime aurore, Le mot dès son berceau devint la clé de tout, Et l’aimant aussitôt, on le flatte on l’adore Mais il n’obéit pas car il est un peu fou. Le verbe, l’adjectif, le coordonateur, À se lier au nom, ont tâche difficile Il faudrait un aimant ce subtil relieur Pour rendre cohérent l’assemblage fragile. On a beau accoler des mots en pyramides Ou en icosaèdres, voire en banal amas, En lisant, relisant, de sens ils restent vides, Ce ne sont que des riens que l’on a mis en tas. La chose chagrina les fées de l’univers Qui vivaient tout au bord d’un trou noir didactique Afin de faire cesser un tel effet pervers Elles donnèrent aux mots leur juste sémantique. Deux dames arrivèrent l’une était Vocabule L’autre Grammaticotte ; attachées au labeur Elles plantèrent les graines d’un arbre majuscule Elles avaient verte main, il grandit en douceur. On récolta alors, on carda, on fila, Le rouet littéraire allait un train du diable On obtint un lien supprimant les tracas Et le tricot des mots rendit la langue aimable. De la facilité on évita l’erreur Et compliquant un peu, le mot eut ses nuances, Bien pesé il prenait une grande valeur Et sa place en la phrase acquit de l’importance. Des sorcières, aimant des humains se moquer, Rendirent surprenant notre vocabulaire Et mirent, par moment, pour nous interloquer La fève-traquenard en galette-grammaire. De l’art de s’exprimer on fit des exercices Qui se virent imposés aux grands et aux petits Et l’on dit que certains trouvèrent les mots propices Pour que proses et vers, se changent en récits Certes de l’orthographe on se souciait peu Mais il fallut des règles embellissant la chose Écrire habillement devint un si beau jeu Que le mot fut oiseau sachant où il se pose. Étudiant l’histoire il tira ses racines Des langages d’antan guidant son écriture Le grec et le latin aux règles assassines Imposèrent, de syntaxe, une juste mesure. Au jardin de l’écrit vinrent belles cultures Laissant aux héritiers les antiques savoirs On rédigeait sans peur, quitte à quelques ratures, Des parchemins gardiens de fabuleux pouvoirs. L’écriture plaisant à d’agiles esprits On vit s’associer les plumes encrivores Les lettrés des pays devenant érudits Noircissaient du papier des brunes aux aurores. Et l’on calligraphia en plaisant aux badauds Cette langue de mots dont on avait l’envie Façonnant avec soin ce sublime cadeau : De l’écrit bien pensé, la lecture ravie.



Poème posté le 27/08/17


 Poète
Rimatouvent



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.