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Un cauchemar éveillé

Ah ces lugubres insomnies,
Aux candélabres rougeoyants,
Où viennent les terreurs sommeillant,
S’épandre telles des calomnies.

Opérant comme chez Argento,(1)
Charmes mortels, viennent amourettes,
Se vengeant tel Monte Cristo,
Crier famine, conter fleurette.

Quand elles me poissent, collantes limaces,
Ma joie est celle de « L’homme qui rit »
Et les rictus que je grimace,
Tel la Castafiore, je m’en ris.

Oh ces nocturnes impromptus,
Combien aigre est leur musiquette,
Le silence lorsqu’elles se sont tues,
M’en ferait mouiller ma liquette.

Sommé de croire en quelque chose,
Au fils de Dieu, roi de Judée,
Aux portes, tambourinent et glosent,
Une cohorte de suicidés.

C’est un juste retour des choses,
Que cette crise de foi d’un athée,
Qui pressent le pas se presser,
Le glas et ses trompettes moroses.

Comme crut Robinson dans sa fange,
Voir, miracle, un vaisseau passer,
« Oh est-ce bien toi ? C’est toi, mon ange ? »
Je baise l’apparition glacée.

« Oh Dieu, oh Dieu, crie-je, repentant,
Tel Haddock tenté par une goutte,
Qui fait serment puis l’attentant,
S’y vautre tant qu’il se dégoutte.
(1) Dario, maître du giallo.

© Poème posté le 16/09/2025 par Deshaiessaintes

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