premier Mai
6
Premier Mai
L’aube du premier Mai a fermé pour toujours
Les paupières de mon enfant
D’un souffle elle a éteint la joie de ses douze ans
Son cœur à mon appel est sourd
Un effroi s’insinue dans mon âme incrédule
Devant cette fatalité
Et le printemps n’est plus qu’un très long crépuscule
Un avant-goût d’éternité
Le prisme déformant de mes larmes de deuil,
Au lieu d’un visage d’enfant
Ne me laisse entrevoir qu’un somptueux cercueil
Couvert de fleurs et de rubans
Nulle gerbe ne peut diluer la cruauté
De cette vision indicible
Ni ce lot de malheur bien trop lourd à porter
Et maintenant irréversible
Comment fuir ce chagrin, cette douleur nouvelle
Les amis sans voix et sans arme
Me laissent effondrée, seule en ma citadelle
Avec de trop brûlantes larmes
*Comment noyer ce mal qui enfle au fil des jours
Sans pitié la joie juvénile
Autour de moi éclate et pénètre ma tour
Ranimant une plaie fragile
Comment taire à présent cette mélancolie
Donner l’illusion d’être au monde
Quand on n’a devant soi que l’image pâlie
D’une jolie fillette blonde
Et quotidiennement cet accident sans fin
Dont l’image se renouvelle
En remuant l’effroi d’un souvenir lointain
Où la vie tout-à-coup chancelle
Demeurée étrangère au monde et ses rumeurs
Le travail me fut un dictame
Longtemps j’ai contenu cette énorme douleur
En étouffant ce sombre drame
Depuis lors le soleil a perdu sa lumière
J’aime les nuages et la pluie
Qui ont le même gris que le vieux cimetière
Où sombrent ses jours et ses nuits
L’aube du premier Mai a fermé pour toujours
Les paupières de mon enfant
D’un souffle elle a éteint la joie de ses douze ans
Son cœur à mon appel est sourd
Un effroi s’insinue dans mon âme incrédule
Devant cette fatalité
Et le printemps n’est plus qu’un très long crépuscule
Un avant-goût d’éternité
Le prisme déformant de mes larmes de deuil,
Au lieu d’un visage d’enfant
Ne me laisse entrevoir qu’un somptueux cercueil
Couvert de fleurs et de rubans
Nulle gerbe ne peut diluer la cruauté
De cette vision indicible
Ni ce lot de malheur bien trop lourd à porter
Et maintenant irréversible
Comment fuir ce chagrin, cette douleur nouvelle
Les amis sans voix et sans arme
Me laissent effondrée, seule en ma citadelle
Avec de trop brûlantes larmes
*Comment noyer ce mal qui enfle au fil des jours
Sans pitié la joie juvénile
Autour de moi éclate et pénètre ma tour
Ranimant une plaie fragile
Comment taire à présent cette mélancolie
Donner l’illusion d’être au monde
Quand on n’a devant soi que l’image pâlie
D’une jolie fillette blonde
Et quotidiennement cet accident sans fin
Dont l’image se renouvelle
En remuant l’effroi d’un souvenir lointain
Où la vie tout-à-coup chancelle
Demeurée étrangère au monde et ses rumeurs
Le travail me fut un dictame
Longtemps j’ai contenu cette énorme douleur
En étouffant ce sombre drame
Depuis lors le soleil a perdu sa lumière
J’aime les nuages et la pluie
Qui ont le même gris que le vieux cimetière
Où sombrent ses jours et ses nuits
