Je suis le compagnon
Des aubes crépusculaires
Le lustre de la pierre
Une cendre d'automne
Amendée par l'hiver

Je suis le vent du nord
L'océan par gros temps
Une brume minérale
Qui enrobe la grève
D'un linceul apaisant

Je suis un mal-aimé
Un exclu un damné
Du blanc et puis du noir
Tous les maux incarnés
Entre clair et foncé

Je suis un nom gravé
Sur le mur des cachots
La vindicte populaire
Qui fournit un coupable
A la hache du bourreau

Mais de fil en aiguille
Je n'en suis pas moins gris
Pour triompher dès lors
Que je laisse un mutin
Jouer les chats dans la nuit.