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Eminence
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Il a mis son crédo au creux de son épaule
A penché langoureux, concentré, investi
Sa tête sur le bois précieusement verni
A tenu le dos droit, a attendu ma pause
A ouvert des parties de mon corps nihiliste

Le verbe fut béni qui n’était pas encore
Apparu dans le temps dont le silence a su
Mesurer l’importance et convier son or
Enfin la mort a dit au passant qui s’est tu
Son besoin impatient, son pouvoir animiste

Une larme a coulé stridente et continue
Des lignes effilées aux cordes plus émues
Sensibles et magnifiées dans ma gorge innocente
J’eus peine à déglutir les notes saisissantes
De mon émoi poreux à l’œuvre allégoriste

Son air sonna le la de ma propre existence
Tout ne fus plus qu’accord entre l’âme et le son
Et glissa sur la quinte émerveillant mes sens
La lame qui émet en touchant l’unisson
Les mots d’automne longs et mûs du violoniste.

© Poème posté le 25/02/2021 par Edelphe

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