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Genèse du Silence
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Γένεση της σιωπής
.
. en souvenir d‘Ulysse.
.

Ce sont les femmes mère amante épouse
qui font les poètes comme on pousse une barque
à l'eau avant que le barreur hisse la voile et ne prenne le vent
pour partir sur l'immense vibration du monde se perdre dans le bleu
en quête de rêves couleur de nuées et d'îles d’émeraude
.
La nuit le prend grâce à son hameçon de lune
Et la nuit le rejette sur la plage satinée des aubes
aux draps frangés de moire et d’écume
.
Là, tel un amoureux dans le foin il s’éveille,
découvre près de lui la sirène aux cheveux brillants de la paille du soleil
et pose un baiser muet dans la spire nacrée de son oreille
pour y raviver cette sorte d’acouphène qu'est le murmure de la mer
.
Et le reprennent les nuits avec leurs clignotants lamparos d'étoiles
Et le rejettent les nuits pour que la sirène du matin
avec sa voix d'oiseau-sphinx mi-silence mi-regard mi-chair mi-poisson
lui dicte sa chanson tellement difficile à consigner
qu’on l’écrit, l’écrit, la réécrit vague après vague
.
Puis la chose faite et refaite
faute d’en comprendre la nature
on finit par nommer poèmes ce silence qui parle
en lequel on sait bien qu’un jour on fera naufrage
.
conscient que la barque qui sombre
n’entraîne pas avec elle ni la mer ni la côte ni ses calanques
où l’on voit balancer au vent les pins éternels

© Poème posté le 25/09/2018 par Lasource

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