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Le violonniste
par Aros


Il tire avec précaution De son coffret, un violon, Avec ses doigts de dentelière, Dans le couloir en courant d’air. Lorsqu’il effleure son archet Dessus les cordes aux aguets, La mélodie est passagère Dans le couloir en courant d’air. Son violon grince au dedans. Cela n’irrite pas les gens Qui, il est vrai, n’écoutent guère Dans le couloir en courant d’air. Mais son sourire est abouti Quand sortent des pizzicati De l’instrument contestataire, Dans le couloir en courant d’air. Il s’incline de temps en temps Pour les trois sous qu’offre un passant. Puis-il reprend comme un éclair, Dans le couloir en courant d’air. Avant que les portes soient closes Que les rames prennent la pose, Il range avec précaution Dans son coffret, le violon. Et d’une marche routinière, Le vieux coffret en bandoulière, S’en va puiser un doux repos ; Sur une grille de métro. ¤¤¤

C'est un vieux souvenir d'enfance ressorti de ma mémoire. <br />
C'était dans les années cinquante, à une station du métro de Paris dans le XIXème arrondissement. <br />
A l'époque on les appelait clochards, aujourd'hui se sont des SDF, mais rien n'a changé.


Poème posté le 03/11/14


 Poète
Aros



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