Des trous partout
par Skipette
par Skipette
Le cuir chevelu parsemé de trous partout
La denture à moitié disparue
Cavité nasale blanche de trace
Cet été, l’enfant loque est revenu
Cloîtré dans ses muses
Au rythme du rap, les ongles noirs battant la mesure
Sourire à la commissure des lèvres laiteuse
Palabres incessantes en berceuses
L’enfant loque à nouveau m’aime, tout en sourire
Me souffle derrière la fenêtre du wagon un je t’m
Mère décomposée face à son Soney défait
Sorti d’un d’ses orphelinats de l’Est
Victime devenue bourreau Dans le momentané vivre
Et les trous à boucher, remplir dans l’instant même
Faim, soif ou un je-veux- exige-désire…
En berne est mon cœur Terne terreur Mom je demeure
Une douloureuse histoire Déchu, l’enfant de choir
L’orphelin n’a pas oublié Ces traces physiques Ces coups ces brûlures
Drastique coupure Dans la solitude D’un lit à barreau
Matraqué par son bourreau Pour devenir muet
Taire ses pleurs Toutes ses peurs
Livide enfant Au regard hagard Vers Styx se penchant
L’enfant loque n’a pas oublié Crie sa souffrance
Muré dans ses peines Cloîtré dans un égo meurtri
L’enfant loque jugé rejeté Souffrance Déchéance
Errance Dissonance
La folie de l’homme Ravage, saccage Ses enfants en cage
L’orphelin adopté De syndrome en sarcome Joue avec la vie
Sombre en -pathie
En trous partout
L’enfant loque à nouveau m’aime, tout en sourire
Me souffle derrière la fenêtre du wagon un je t’m
Des plaies à panser Par delà les cieux sur la mer et ses crêtes
Je vis sur un fil en équilibre Jeu de roulette des pays de l’Est
L’espoir un bien grand leurre Qui nous cerne, nous berne
De l’envers à l’endroit Les noces me bercent
De ce monde auquel j’appartiens Qui est le mien
Des trous à combler
Forces à expédier Au loin, très loin de soi
Recouvrer son moi profond Introspection, reconstruction
Survivre Vivre, Forces positives à puiser, recouvrer.
Bien que paumée, dans les alizés, mon destin Elire
Marcher sur la corde d’Arts et Beautés M’y ressourcer, m’y encorder
Fort et bien fragile équilibre Là, ici même, maintenant Libre d’agir
De fil en aiguille repriser Un p’tit peu de ces trous partout
Suite à la lecture du poème sur l'abandon de Labelryme Ô Nymphes, une suite à Dissonance Errance, version allégée...
Poème posté le 30/08/14