Un arbre femelle,
Appelé « oranger »,
Aux couleurs très belles,
Aux odeurs dégagées,
Planté sur ma terre,
Mère de mes pensées
En cris, en colère
Contre les insensés.
Il était illettré,
Mais a su m’enseigner
Le beau et ses attraits,
Ceux qui me dédaignaient…
L’arbre, grand en hauteur,
Saluait les autres,
Par l’odeur de sa fleur,
Enivraient les vautres
Qui tournaient tout autour
De sa boule orange
Aux allègres contours
Au goût bien étrange…
Je me suis éveillé
En pensées ludiques,
Les yeux écarquillés,
Le regard sceptique !
J’ai longtemps observé
Le branchage arraché
Que je n’ai pu sauver
Une fois détaché.
Bien qu’il soit épineux,
Il était très courtois,
Aimait les miséreux
Et fréquentait les rois.
C’est lui qui m’a baigné
Des idées d’autrefois,
Des couleurs désignées
Marquées par notre foi…