Vous étiez si petits mes fils devenus grands
Hier encor dormiez aux creux des bras berçants,
Les vôtres maintenant me lèvent sous les rires
Dans vos joyeux chahuts et vos bruyants délires
Mes aînés regard bleu ennuagé de gris
Les yeux de mon cadet où est tombée la nuit
Je dois lever les yeux pour contempler « mes hommes »,
Vous qui étiez hier, pas plus hauts que trois pommes
Aujourd'hui vous tenez sur le cœur en berceau
Le sommeil bienheureux d'un délicieux marmot.
Vous mes garçons pour qui j'ai tant livré bataille.
Avançant pied à pied, luttant vaille que vaille.
Vous êtes loin de moi en ce soir de Noël
Mais en pensant à vous je me suis faite belle.
J’ai mis la robe noire que vous m’avez offert
Pour ma fête en cadeau le joli collier vert.
J’ai bien fermée la porte au vent et à la nuit
Croisés les grands rideaux sur l’étoile qui luit
Devant la cheminée aux bulles de mon verre
Dansent tous les Noël avec vous mes lumières.
Anita