Le peintre
par Aros
Dans le silence agonisant,
Son corps figé devant la toile,
Le peintre attend dès l’aube pâle
Un paysage éblouissant.
Au loin jaillit une lumière
Parmi les bois d’un vieux château.
L’image imprègne son cerveau,
Éclatante mais éphémère.
Il dépose la pâte fraîche
Sur la palette de couleurs,
Où son couteau ensorceleur
Viendra entamer une brèche.
Sa main guide la lame usée,
Ses gestes amples, harmonieux,
Sèment des tons ambitieux,
Sur la toile désabusée.
Et peu à peu le peintre exalte,
Ses barbouillis se font nuance,
Toute sa précision s’élance
Ne tolérant aucune halte.
Et peu à peu naît une forme,
Un mur, un arbre, une fenêtre,
La fleur éclose va paraître,
Sous le couteau qui la renferme.
L’artiste oublie le temps qui passe,
Sa passion est sans égale,
Sa peinture aboutie exhale
Et s’harmonise dans l’espace.
Il s’apaise l’œuvre achevée,
Contemple en tous sens, examine,
Son visage blanc s’illumine,
Sa joie de peindre est retrouvée.
Poème posté le 23/11/13