Marylou
par Nostahrj
Rituel
Et encore aujourd'hui ce souvenir m'étrangle
Comme une vague forte, m'emporte à la dérive
Elle est vieille d'année mais encore bien vive
Et encore aujourd'hui ce souvenir m'étrangle
Depuis notre lit je dévorais de mes yeux
Ton mouvement gracieux, mesuré et si doux
Avec du vieux le calme, l’avidité du fou
Depuis notre lit je te dévorais des yeux
Et il me semble bien que tu flottais dans l'air
Lorsque tu traversais sans un bruit notre chambre
Toutes lumières éteintes, toi encor teintée d'ambre
Oui, il me semble bien que tu flottais dans l'air
Et la pénombre alors épousait ton contour
Ton cœur, un bout brisé et un autre une fronde
Tu étais apaisée bien qu'encor froide au monde
Et la pénombre alors épousait ton contour
Tu prenais tout ton temps pour t'approcher de moi
Tu voulais pour nous deux un monde tout entier
De ces exils auxquels l’on ne peut pas se fier
Tu prenais tout ton temps pour t'approcher de moi
Je ne dérobais pas tous ces instants de toi
Car tu t'offrais à moi comme lune à la nuit
Comme le musicien apprend de sa folie
Je ne dérobais pas tous ces instants de toi
Oh! comme tu feignais d'ignorer ma présence
Ton bel air appliqué m'arrachait un sourire
Un empereur gâté aurait pu en mourir
Oh! comme tu feignais d'ignorer ma présence
Je n'aurais su dire si tu t'en aperçus
L'amour criait en moi et mon temps s'arrêtait
« Je n’aimerai plus un rien comme je t’aimais »
Je ne saurais dire si tu t'en aperçus
Les effluves d'encens scellaient nos retrouvailles
Forgeaient nos fortes soifs par ses odeurs lointaines
Nos soifs d'infini qui nous causent tant de peine
Les effluves d'encens scellaient nos retrouvailles
Rouge et douce alors tu venais entre mes bras
Pourpre et doux ton habit avant que je l'enlève
Pour qu'ensemble nos corps trop pâles nous élèvent
Rouge et douce alors tu venais entre mes bras
La bougie s'allumait sous tes doigts enchanteurs
Ignée ell(e) divulguait et voilait à son gré
Tour à tour notre joie, nos amours torturés
La bougie s'allumait sous tes doigts enchanteurs
Sa flamme tendrement faisait jouer les ombres
Ainsi que notre amour faisait danser nos corps
N’étions- nous pas si ivres, et la fois si morts ?
La flamme tendrement faisait jouer les ombres
C'est le chaud de ma bouche que cherchaient tes lèvres
Tes cuisses me pressaient, m'enserrant désireuses
Lorsque tes mains allaient, vagues sur les rocheuses
C'est le chaud de ma bouche que cherchaient tes lèvres
Nos souffles grandissaient, nos langues s'emmêlaient
Tu voulais me sentir en toi toujours plus fort
Tes gémissements perçaient ma vie et la mort
Ton souffle grandissait et nos cœurs se mêlaient
L'après nos explosions n'était que le début
Des heures, des millénaires, pouvaient bien s'écouler
Plus unis encor que les cendres au brasier
L'après nos explosions n'était que le début
Offrande
Tu l’avais bien compris et moi j’étais trop jeune
Notre envie d’absolu que le poète peint
Nous l’avions en un sens comme très peu atteint
Tu l’avais bien compris et moi j’étais trop jeune
Tu étais mon aurore et j’étais ton couchant
Et tu voyais en moi un soleil qui s’en va
Enfin à ton côté, à ta bouche, à ton bras
Tu étais mon aurore et j’étais ton couchant
Tu tenais dans ta paume une nuit avenante
D'un battement de cœur, d'un souffle tu offrais
Que l'on s'éteigne ensemble, car on le méritait
Tu avais dans ta paume une nuit avenante
Mais ne l’ai-je pas dit ? Tu étais mon matin
L'infini qui se lève encore à chaque instant
Que l’on doit savourer jusque au trognon ardent
Mais ne l’ai-je pas dit ? Tu étais mon matin
Confession
Et pourtant en ces vers il me faut te le dire
Le sublime m'atteint; moi si près et si loin
D'accepter ton cadeau. (longtemps) J'ai regretté, oui, point.
C'est pourquoi Marylou, il me faut te le dire
Poème posté le 14/11/13