Le soleil a lavé ses rayons dans la mer
douchée par l'océan, ta silhouette blonde
se change sur la rive en perles de lumière
et ton rire ricoche en mille bonds sur l'onde.
Un oiseau est passé en ébrouant ses ailes
l'arbre a rendu ses larmes aux premières rosées
tandis que la nature sur nos coeurs qui ruissellent
s'ajuste aux étendues des silences mouillés.
L'eau de tes yeux glisse en diamants très purs
essorée goutte à goutte par mes lèvres avides
sur tes seins, sur ton corps où la vague murmure
au creux de ton oreille, dans les replis humides
de tes jardins secrets, de tes moites courbures.
Le temps n'a pas de prise sur ces tendres lavis
où le peintre se baigne, où le barde, moins sûr,
barbotant dans ses rimes, lutte pour sa survie.
Le soleil a lavé ses rayons éphémères
puis il les a séchés au souffle du couchant
mais nos coeurs endormis n'ont pas su que la mer
peut parfois engloutir à jamais les amants.