Le temps qui passe a beau ne pas s’apprivoiser,
Je lui devrai toujours quelques poussières blanches.
Quand tout s’est arrêté…Tes jambes décroisées,
Lorsque mon souffle, un soir, s’est posé sur tes hanches.
C’était un grain de sable happé dans l’engrenage
Qui défiait Chronos et sa fatalité.
Et bien qu’évanescent, il s’imposait en mage
Car en nos cœurs, les cris s’étaient bien délités.
Il s’est ouvert alors d’infinies perspectives
D’un cadran mis en joue par un leurre insensé
Faisant croire un instant que, sous ses invectives
Il les laisserait fuir, peut-être même errer.
Il nous faut lâcher prise si l’on veut s’aimer,
Jeter aux mécanismes quelque poudre aux yeux
Connaître enfin le goût, l’apprécier, l’essaimer
Et entre les maillons, s’en souvenir au mieux.
Je ne t’aimerai pas, ni en temps, ni en heures,
Mon cœur est un désert aux tempêtes fréquentes.
Je t’aimerai de sable et de dunes où s’effleurent
Des parfums indécents et des mains impatientes.