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Epilogue
par Aodren


Un jour, je tutoierai le temps Quand, grisonnant et adossé Au corps massif d’un vieux figuier, Je sentirai tourner le vent. Je lui dirai des « tu » cinglants, Sur des pourquoi longtemps gardés Au loin, les monts et les vallées S’affranchiront des faux-semblants. J’apposerai des « tu » célestes Sur les propos les plus légers Les fruits juteux, les jours d’étés Qui me contaient leurs manifestes. Bien sûr, à force d’habitude Le vous sournois s’en reviendra, Symbole d’un protectorat, Peu enclin aux vicissitudes. Mais je le crois, le « vous » se tue Si le jeu en vaut la chandelle Alors, le vol d’une hirondelle Pourra ce soir lancer la mue. Mon bon vieux temps, je t’en conjure Soldons ici nos contentieux Si tu me tues, fais-le au mieux Epargne-moi les éraflures. Je veux sentir chaque minute Comme une fin en pointillé Je sourirai sans sourciller Et tutoierai tous azimuts



Poème posté le 06/06/13


 Poète
Aodren



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