J’irai fouler le sol d’un jardin poussiéreux,
Que les vents impatients ont forgé de leurs voix.
Des souvenirs heureux, quelques chiens qui aboient
Au lointain sanctifié m’appelant de ses vœux.
Je poserai la main sur le tronc crevassé
De l’olivier massif où, enfant, j’accrochais
A ses branches la lune surplombant les chais
Et les vignes amies de nos vallons racés.
Quelques fruits écrasés témoigneront alors
A ses pieds engourdis que la vie mène encore
Une barque insouciante devenant voilier.
Je céderai serein à ces gamins les rênes
De mon antre d’antan, celui qui sur mes peines
Chuchotait des mots tendres, un secret d’olivier.