Ils avaient rendez-vous les soirs de lune ronde,
Quand la cime de l’arbre semblait infinie.
C’était un tilleul ; Ses fleurs, encore fécondes,
Constellaient de lumière un feuillage endormi.
Elle était allongée sur une pierre blanche,
Façonnée patiemment par la force des âges.
Le silence de la nuit glissait sur ses hanches
Comme seconde peau cherchant un point d’ancrage.
Elle fermait les yeux et attendait l’instant
Où l’oiseau impérieux se poserait près d’elle,
Le silence rompu, battement de ses ailes,
Annonçant la venue de son prince charmant.
Ainsi, bien souvent, elle n’entendait de lui
Que le fourmillement d’une branche perchoir
Musique lancinante, ô combien dérisoire
Pour celui qui n’entend que piètre poésie
Ils étaient magnifiques dans leurs solitudes,
Puisqu’au fond chacun d’eux regagnait sa contrée.
Ils s’espéraient le soir, en sublime interlude,
Quand la lune était ronde et ses mers apaisées
Poésie en clin d'oeil à Aïlis...<br />
L'histoire m'a été largement inspirée par une de nos conversations.