Sous un ciel d’ébène, j’arpentais mon quartier,
Quand le froid de la nuit réveilla mes gerçures.
Juste au coin de mes lèvres, une âpre déchirure
Qui, par un prompt réflexe, me fit grimacer.
J’ai remonté le col de ma veste d’hiver
Et plongé dans mes poches mes mains engourdies
Au bout de mes doigts frêles, curieux ressenti
Que mon cœur palpitant aussi loin de ses terres…
J’expirai ma quiétude en un souffle animal…
Une vague de brume fendit l’atmosphère
Et, dans la dispersion des particules d’air
Mon regard se posa sur la piste aux étoiles…
Ce soir là, je les voyais…Orion, Eridan,
Avaient dû mettre au pas Sirius et Procyon
Les astres révélaient à mon corps de coton
Toute l’immensité de la course du temps.
Ce soir là, je croyais en l’idée d’Absolu,
J’en oubliais l’asphalte et ses tristes tracés ;
Mon horizon du soir s’appelait Cassiopée
Et il m’emmènerait jusqu’au bout de la rue.
Sur le seuil éclairé, dernier regard au nord,
Avant de m’engouffrer dans mon confort domestique
Parenthèse fermée, plénitude cyclique…
Je refermai la porte et vis mon rêve éclore.