Tôt dans l’enfance, les anguilles se faufilaient
Dans les eaux jubilantes sous les jeunes pieds.
Le soleil baignait nos humeurs chagrines,
Nous humions les pourpres statices,
Ne sachant pas vraiment notre bonheur.
Vaincu des algarades, j’en étais,
Pour tes beaux yeux, ton doux visage de vêle,
J’aurais pu tromper les Dieux.
Grandir ici, c’est grandir sous l’astre éphémère,
Celui éteint, il est temps de partir.
Je t’avais crue éternelle, oh mère,
Hélas sur moi, tu ne veilleras plus.
Portant la biaude, fierté autour du cou,
Je passe à présent dans d’inconnus sillages,
Longeant cette façade ornée de lavandes de mer,
Puisant au matin son courage, je rejoins la Terre-Neuve.
12 mai 2011 _ alain
Après l’enfance, la réalité vous rattrape !