Presqu’en sortie d’hiver
Sous un ciel encore blanc
Une agnelle et sa mère
Gambadent dans les champs.
Lorsque le jour s’éveille
La mère et son enfant
Se chauffent au soleil
Et goûtent le beau temps.
La mère veille au grain
Et bien souvent ramène
L’enfant contre son sein,
Haleine contre laine.
Dans ses gènes est ancrée
Une peur ancestrale
De ces loups affamés
Qui les mettaient à mal.
Mais l’homme n’est pas loin
La mère est rassurée,
Du troupeau, il prend soin
L’agnelle est protégée.
Les Pâques se rapprochent,
Les cloches vont sonner,
L’homme a mis dans sa poche
Un couteau de boucher.
Après la liberté
L’agnelle passera
Avant début d’été
De la vie à trépas.
Il en est des agnelles
Comme il en est des veaux
Qu’ils meuglent ou qu’ils bêlent
Ils finiront en rôts.
Une gousse d’ail frais
Une lardoire en main
L’homme que rien n’effraie
Pique l’agneau défunt.
La mère cherche à l’étable
L’enfant qu’elle a perdu,
L’homme a mis sur la table
Un Volnay premier cru.
Le sort est satisfait
Il a sauvé du loup
Un bel agneau de lait…
Reprenez-en un bout.
Entre deux prédateurs
L’agneau n’a pas choisi,
Le pire ou le meilleur ?
Devinez qui est qui.
Le destin pour les animaux est "manger"<br />
ou être mangé.<br />
L'homme aussi... <br />
Par les vers... <br />
Les miens sont fatigués, c'est pourquoi je les couche... <br />
Sur le papier.<br />