...Et depuis l’échine de la pente de végétaux secs et d’oliviers
Parmi les premiers bourdonnements d’insectes affairés,
Voici qu’en filigrane sur le feu de la mer
S’affiche le sourire de mon père qui dure un moment
Puis pâlit et se dissipe comme lune du matin
Sous les moqueries des pies et les sarcasmes des corneilles
En contrebas dans le chemin des filles nues
Sous leurs tuniques légères
Portent les corbeilles d’une énigmatique fête
En chantonnant des inepties
Leurs chevelures brunes luisent d’un vernis
Bleu comme l’air qui les presse
Et s’insinue de tous côtés plein de convoitise
Pour des secrets qu’il se contente d’effleurer
Choéphores d’un temps qui bifurque du mien
Elle s’avancent en esquissant parfois un pas de danse
Qui fait voler leur jupes
Les chauves se courbent sur les talus
Fascinés par la grâce de leur jeunesse
Puis elles ont disparu dans le tournant
Laissant derrière elles leurs éclats de rire
Je les entends encore
Comme des acouphènes cristallins qui s’éteignent doucement
Remplacés par les vocalises d’un verdier solitaire
Volant en cercles au dessus du bois
Ainsi qu’un vieux poète.
Note : Les chauves sont des arbres (Variété de cyprès) !