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Le ver à mille pieds
par Ann


Un lombric de mon jardin n’en pouvant plus de mordre la terre, traînant son ventre dans la poussière vint à demander à son voisin logeant en un confortable pot de fleurs de lui prêter quelques pattes. - Ça ne devrait pas vous faire défaut, à vous qui en possédait prêt de mille. - Mon cher, répondit le scolopendre, je vous les donnerais volontiers toutes. Voyez-vous je n’en puis plus de traîner les pattes, il y en a toujours une pour trébucher sur un gravier, une autre pour déraper sur la bave oubliée de Dame Limace… Tenez, je vous considère comme un ami et puis bien vous le confier : faire mille lacets chaque matin, ça me pompe la mine. Votre proposition me botte sincèrement. - Je vous assure quelques pieds me suffiraient s’affole le ver. Un ver à mille pieds, ça ferait une catastrophe, sans queue ni tête avec bien trop de pieds. Mais vous pourriez en distribuer à mes cousins, mes oncles et ma petite sœur. L’étourneau que d’habitude personne n’écoute, mit son grain de sel dans la conversation : « Avec cent sonnets pour mille pieds, ça ferait un pied et demi par ver. » Alors le rampant comptant sur les pattes de son voisin le mille pattes conclut : « mille quatre cents vers à cloche-pied, ça ne ferait toujours qu’un conte boiteux mais au grand jamais cent sonnets ! Qu’on en veuille à sa démarche claudicante, le canard endormi sur la berge s’en outragea : « Tout boiteux que je suis, je vaux bien Sansonnet et tous les vers de ce jardin. » Lors de ce tapage les animaux n’entendirent pas le bec du pic tapant contre le bois du pommier : « Que m’importent tous vos comptes et beaux discours… Des vers, moi je m’en vais vous faire voir comment je les aime. Sentant la conversation rouler sur un mauvais pied, Sansonnet et Canard boiteux s’envolèrent comme volée de moineaux. Le mille-pattes avec tous ses appendices se recroquevilla bien à l’abri sous son pot. C’est ainsi que l’oiseau en habit vert réunit en académie tous les vers de mon jardin.



Poème posté le 04/07/10


 Poète
Ann



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