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Ravalement
par Ann

Highslide JS
par Ann


par Ann


Accours, grimpe sur l’échelle de mon désir Allonge tes doigts sur mon corset de fer Plaque-toi sur mon corps fatigué et gris Glisse ta jambe, cale-toi bien contre mon cœur de pierre Prends tes aises, je patiente dans l’attente du plaisir Ne fais donc pas tant de manières On se connaît depuis si longtemps Entends mon squelette aux abois il frémit déjà Sous ta douce main d’homme d’expérience Qui s’attarde sur mes flétrissures Du temps qu’il fait, du temps qui passe De tout ce temps que j’ai passé à t’attendre Ne fais donc pas tant de manières On se connaît depuis si longtemps Je sens tes cuisses et ton souffle chauds Envahir mes intimités. La porte est close Mais j’ai confiance, tu connais les ficelles du métier À peindre des nuages de plénitude… Tendrement, C’est ça doucement, nous n’avons plus vingt ans ni moi ni toi Ne fais donc pas tant de manières On se connaît depuis si longtemps Je sens ronds, plats ou bien carrés tes pinceaux Qui réveillent mes sens, danser le long de mes flancs. Prépare tes rouleaux divers et de printemps. Oui, De bas en haut encore et encore doucement, Vieille au Bois Dormant. Fermement j’adore ta vigueur revenue Ne fais donc pas tant de manières On se connaît depuis si longtemps Un pinceau de lumière traverse mes entrailles, j’ignorais Que cela puisse encore une fois nous arriver à toi, à moi Que tu travailles avec tant d’ardeur. Tu as tiré la clef de sa cachette Pénètre vite en mon abri. Vite je ne puis plus attendre Dis-moi comme c’est douillet et chaud dans mes gravats abandonnés. Ne fais donc pas tant de manières On se connaît depuis si longtemps Assouvissons nos sens jusqu’à la dernière goutte d’élixir ambré de miel Cachée dans le fonds de ta boîte à outils. Tu me fignoles, tu me fouilles de tes soies ; J’ai retrouvé les couleurs de mes quinze printemps. A l’époque je t’avais forcé à m’aimer Tu m’avais à peine déflorée d’un bouquet de roses et de violettes Ne fais donc pas tant de manières On se connaît depuis si longtemps. Est-ce la lumière du jour ou bien ton corps qui enflamme mon ventre. A ton si doux calice que je boive pour étancher ma soif, éteindre mon feu. Vite j’étouffe. Mourir d’amour, quelle plus belle mort ? Je n’aurais jamais osé te demander tant. Tu vas, tu viens, tu repars mais reviens ! Une fois, une fois encore. Une grande vague envahit mon être. Ne fais donc pas tant de manières On se connaît depuis si longtemps. Mon amant d’antan Mon peintre en bâtiment Il ne reste de moi qu’un petit tas de cendres Et quelques fumerolles qui grimpent Dans une dernière étreinte sur l’échelle du septième Ciel Comme deux Feux Follets amoureux. Ramasse mes souvenirs avec ta brosse, avec tes mains Ne fais donc pas tant de manières On se connaissait depuis si longtemps Sous la bienveillance de Saint Ouen Jettes-moi à la pluie aux vents De notre cher Vieux Rouen Mon amant d’antan Mon peintre en bâtiment Je t’aimais tant

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musique : Walz - zero project


Poème posté le 01/05/10



 Poète ,
 Illustrateur ,
 Interprète
Ann



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