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La chasse aux éléphants
par Louis Vibauver


par Louis Vibauver


Avec l'amour, aveuglement, On n' voit qu' du feu en s'enflammant On voit qu' du bleu, le coeur content Mais ça ne dur' que peu de temps Bientôt que de désagrément On ouvr' les yeux, désapoint'ment --- L'amante pir' qu' les religieuses Vous bouff'nt ogress' dévoreuse. Je prends alors mon grand fusil Et je tire comme aux pigeons , Mais si je me blesse en partie C'est que j'en suis un pour de bon . Ils ont eu l' temps de fair' des p'tits . --- Sans eux le monde est plein d'ennui : Ce serait comme au paradis Avec trop d'amour et sans vie , Et l'on prend tous notre fusil Pour tirer les douces colombes Et comme tombent des soucis C'est que la paix n'est pas du monde ! Avec l'amour et ses tourments S'ouvre la chasse aux éléphants Qui trompent , tromp'nt énormément Les plus athées , les plus confiants ; Nous avons fait l'amour tous deux A nous croire même amoureux , --- A me remplir de ton essence Quand je me vidais en substance , Et si j'ai pris mon grand fusil , C'est pour tirer un coup en l'air Sur des moineaux , des canaris Qui me faisaient un bruit d'enfer . Depuis ce jour , j'ai la phobie --- De son imag' qui me poursuit Et tous les recoins et replis De mon être en sont envahis Et quand je prends mon grand fusil , Je tire comme à l'aveuglette ; En la touchant , je me détruis Et ne sais où donner d' la tête ! Après l'amour, désenchant'ment S'ouvre la chasse aux éléphants Qui trompent , tromp'nt énormément Les plus athées , les plus confiants ; J'ai tiré à tort , à travers Au risque de me foutre en l'air , --- Jusqu'à manquer dans un couloir Une vach' faite à son miroir J'avais pourtant un grand fusil Pour la tirer comme un lapin , Mais trop chaud , c'est moi qui suis pris Au piège d'un coeur féminin . Quand je n'ai plus eu de cartouches , --- Que de partout , je fus touché , J'ai su que j'avais bien fait mouche Et mes plaies se sont refermées . Lors , j'ai posé mon grand fusil Devenu froid d'indifférence , Sans regret car c'est bien la vie Que d'endurer de tell's souffrances ! Après l'amour combien d'amants Vont à la chasse aux éléphants Qui trompent , tromp'nt énormément Les plus athées , les plus confiants ; C'est alors que , bien objectif , Je t'ai vue dans mon objectif --- Possessive , aspirant la vie Par tous les bouts de mon envie : A l'idée de nous réunis , Je tremble pour les conséquences Et puis maintenant je souris D'avoir retrouvé tous mes sens ! Si j'ai souffert à en mourir --- C'est que je n'ai pas eu de nez : La trompe était à un fakir Et mes défens's mal aiguisées : La chasse à courre est sans pitié , Le coeur trop tendre y est tué Et dans les bois , désespéré Le cerf pleur' ses rêves cloués Après l'amour , l'accouplement , S'ouvre la chasse aux éléphants Qui se trompent énormément : Pauvres athées , pauvres croyants !

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Sur une musique de Serge Vachon


Poème posté le 03/12/09



 Poète ,
 Interprète
Louis Vibauver



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