Elle avait perdu la vue, oublié le toucher
Elle avait disparu de la surface du monde
Abandonné son corps aux abysses bleutés
Pour retrouver la paix d’une douceur féconde.
Ainsi le jour est nuit et la nuit devient jour.
Une lumière de braise lui traversait les mains
Elle retrouvait l’image des matins de soleils
Qui de son corps brûlait la pointe de ses seins
Les sourcils froncés, le délice d’un réveil.
Ainsi la nuit est jour et le jour devient nuit.
La caresse des vents lui soufflait son chemin
Vers un regard nouveau d’un monde disjoint
Son cœur honoré d’un esprit sibyllin
Pour voir avant les autres ce qu’elle ne verra point.
Ainsi le jour est nuit et la nuit devient jour.