Xandrin
par Boetiane
Je me souviens de ces nuits cloîtrées où il n’y avait pas de rues, où tu étais là, toi, tu, les vagues de ton corps en or, les algues de mes cheveux en feu, portant haut ce joyau lumineux dans la paume de mes mains laiteuses, lorsque j’étais frisson de sirène, lorsque j’étais là à peine, que mes doigts d’ivoire fuyaient, de crainte que l’enfant-fantôme n’écaille son granité d’atomes, de crainte qu’il ne sombre dans cet interstice où tourne l’infernale hélice à hacher le temps perdu qui mélange tout, les ans, les amants
Où es tu, toi, tu, grand couturier des miroirs noirs et vivants ? Enlisé, aveugle, mécréant dans quelque église impure ? Et moi dans ma pelisse vide à deux places, m’appliquant aux soins du rêve, l’œil ouvert, l’œil crevé, le sourcil réglisse et la croupe sorcière ? Au soir, j’ouvre à la page dernière du grimoire. Varices d’iris aux épices et morceaux de lune au pain d’anis. Mélange
En buvant un peu de mémoire, il me pousse des ailes, des nageoires. Je saute dans mon vaisseau 3D. Et fonce vers la géométrie lactée, avec et sans toi. Je t’ai cloné, pilote aux yeux d’or. Allez, emmène-moi au bord des précipices, vers ces échos de galaxies floues et désaxées. Jusqu’au grand feu d’artifice. J’en veux encore
Poème posté le 04/05/08