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Le prodige
par Ann

Highslide JS
par Ann

Montage photo
15 janvier 2018
Grandvilliers (Oise) rue Saint Fuscien

Deux boucles d'attache pour chevaux de chaque côté d'une porte cochère.


par Ann


Une licorne discutait avec un rhinocéros De l’inconvénient de porter une corne haut sur le front : — Je me serais bien contentée d’être une cavale ordinaire Sans barbichette au menton comme bique Et sans ce rostre qui m’empêche de filer dans la ramée. Le pachyderme prit la parole ainsi : « Ma belle amie, de ces imbéciles bipèdes violant Nos territoires sans vergogne pour de futiles gloires, Vous n’avez pas à craindre leur convoitise. Ces pleutres ménagent votre courroux et préfèrent croire Que vous ne fûtes jamais qu’une légende de tapisserie. » — Sous vos airs lourdauds, à la course, vous me bravâtes… On alla même jusqu’à nous confondre Dans l’esprit des livres, continua Dame Licorne. — On ne peut rien contre le fusil d’un braconnier cupide, Des fantasmes de couillus vides de toutes substances. Mes deux cornes ornent mon nez comme furoncles. Elles ne me servent pas même à y fixer des lunettes, Bien au contraire, elles me font loucher ! L’amour fuit ma laideur, c’est un malheur que ces appendices ! — Comme vous y allez, mon cher collègue ! Il eut fallu si peu que je sois votre haquenée Et vous, mon destrier. — En fait de noblesse, nos trophées font notre malheur ! Eternelle pucelle, il faut vous contenter De votre serviteur comme compagnie courtoise. La licorne entraina alors son alter ego dans les fourrés. « Ça fleure l’humus ! » fit le rhinocéros « Ça entête l’humain ! Mon ami cornu, chassez votre galanterie, Adonnez-vous à plus de prudence ! A ces mots, vint à passer, un gentilhomme tenant En sa main droite une canne de belle facture. Aux prudents cachés dans les épineux, il leva son haut-de-forme. C’était un beau diable de cocu portant cornes sur le crâne. « Le temps est bien clément, Dame Licorne ! Monsieur son amant, bien le bonjour ! » fit-il simplement. — Dame ! fit le rhinocéros. N’est-ce pas là un prodige Que ce poète vous ait saluée ? — Voilà bien la chance des cocus ! Ils cultivent tant la suspicion qu’ils voient des chimères Et des amants à chaque coin de bois. Mon ami, vous ne rencontrâtes jamais une licorne ? Voyez donc ici la preuve de ma fidélité !



Poème posté le 02/04/18



 Poète ,
 Illustrateur ,
 Interprète
Ann



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