Nul ne doute que l'humanité soit féconde
En apprentis-sorciers aux semences immondes,
Du Baal qui accueillait avec chaleur ses hôtes
Aux bals des vampires où s'agitent des labres
Dans les résidences aux Vénus hottentotes
Ou dans les séniories de suants barbons glabres.
L'hydre et le cerbère terrifiaient les cadavres,
Hécabe la perfide ingérait des viscères,
Des réfugiés transis avalent des couloeuvres,
Les faubourgeois bouffis colligent les cancers.
Typhon aux yeux de feu affolaient les étoiles,
Echidna la siffleuse engendrait des mygales,
Matthew, l'ouragan blanc des climato-sceptiques
Embrasse goulûment les atolls des tropiques,
La valse débridée des particules fines
Asphyxie les agneaux perdus dans les vitrines.
Que dire du Shiva et son lingam immense
Qui perçait l'univers dans ses fiévreuses transes,
Du Bagri Maro fou piétinant les pleureuses
Alors qu'elles cueillaient des bouquets de scabieuses,
L'ogive nucléaire en champignon toxique
Répand dans les déserts ses vapeurs délétères,
Des rapaces furtifs déversent sur les terres
Leurs oeufs incendiaires aux effets tectoniques.
Tous ces monstres sournois peuplent nos nuits atroces
Et les rêves déments des mégalos féroces
Pourtant il en est un qui les surpasse tous
Et provoque en chacun d'effroyables secousses,
Des crises d'hystérie, des jurons de colère,
Indignations, complots, on ne peut s'en défaire,
Il est partout, chez nous, dehors, même sous terre,
Dans le pain quotidien ainsi que dans nos verres,
La barbie des bambins, le dentier des grands-mères,
Le lipstick de Païva et le rasoir d'Occam,
Les saints clous de la croix, la porte des enfers,
C'est lui, l'archidémon qui orchestre nos drames,
Las, qui ne le connaît, c'est l'IMPÔT, c'est l'infâme !
Indestructible horreur, cauchemar permanent,
Affreux tentacule, depuis plus de mille ans,
Tu enserres nos vies et tu sapes nos âmes
Tu rends à ceux du haut et prends à ceux du bas,
Toi, glaive de justice, allons ! Qui donc le croit ?
Ecrit sous l'influence de la paranoïa-critique de S Dali.