J’ai horreur
De passer outre ce qui se passe
Pour flirter avec un monde imaginaire,
De rêver sans finalisation
Sans but, sans chute, sans rencontrer le dur
J’ai horreur de ne pas maîtriser
D’être ballotté au bon grès d’un vent tiède
Qui me ferait m’oublier,
Me ferait devenir inerte, pierre,
Laissant s’épanouir un petit morceau de mort
Où je me croirais béatement heureux.
J’ai horreur de l’inutile et du futile.
Mais profiter de la vie,
La boire à pleine goulée,
Aimer, rire et chanter,
Peindre, marcher, respirer,
Me gorger de lumière,
Savourer à l’accueil du monde,
M’en repaître jusqu’à plus soif,
Sourire aux gens qui passent,
M’ouvrir à ton sourire,
Trembler à l’évocation de ton regard,
Me dire que tu sauras un jour que je t’aime,
Voilà ce qui me comble de bonheur.