Glose sur un sonnet de Voltaire
Il n'est mortel qui ne forme des vœux
Et surtout quand toutes les cloches sonnent
Les miens seront tirés par les cheveux
Rasant les murs traqué de zone en zone
Vers les quinze ans un mignon de couchette
De sa professeure en philosophie
D'un seul sourire accomplit la conquête
Monarque il traque les miens aujourd'hui
Roy versifie, et veut suivre Pindare
Mais poursuivant celui qui a souffert
Aux prolétaires la guerre il déclare
Je ne demande au grand dieu Jupiter
Qu'un droit d'asile afin que je répare
Le mal qu'a fait la torture à mes nerfs
…
Le sonnet en question :<br />
Les Souhaits (de Voltaire)<br />
<br />
Il n’est mortel qui ne forme des voeux :<br />
L’un de Voisin convoite la puissance ;<br />
L’autre voudrait engloutir la finance<br />
Qu’accumula le beau-père d’Évreux.<br />
Vers les quinze ans, un mignon de couchette<br />
Demande à Dieu ce visage imposteur,<br />
Minois friand, cuisse ronde et douillette<br />
Du beau de Gesvre, ami du promoteur.<br />
Roy versifie, et veut suivre Pindare ;<br />
Du Bousset chante, et veut passer Lambert.<br />
En de tels voeux mon esprit ne s’égare :<br />
Je ne demande au grand dieu Jupiter<br />
Que l’estomac du marquis de La Fare,<br />
Et les c…ons de monsieur d’Aremberg.<br />
(François Marie Arouet)