Réveille-toi je me sens mal !
par Leonard
En pyjama suis descendu
Avant que l’âme elle ait rendue
Et j’ai couru fou dans la rue :
- Elle va mal, Docteur venez !
« - Qu'est-ce que tu me veux encore,
Mer sonore ? »
Dès que nous sommes revenus
« Elle n’est plus ! » fut entendu :
Cœur glacé je devins statue
La tête entre les mains couverte…
« - Peu m'importe ta gloire pure,
Ô nature ! »
Depuis ce temps toute l’année
Par tous les temps fenêtre ouverte
Mon piano est condamné
Aux lamentos qui déconcertent
.
« - Que me fait cette gaieté vile
De la ville ! »
Eté, hiver, fenêtre ouverte
Toute la rue est abonnée
Aux lamentos qui déconcertent :
« Pourquoi m’as-tu abandonné ? »
« -Rien ne réveillera ma mie
Tant endormie. »
Survivre est vain... De plus en plus,
D’avoir aimé, je veux mourir,
Quand celle qui si fort me plut
M'en ouvre si grand le désir !
glose inspirée par:<br />
<br />
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Verlaine<br />
<br />
<br />
Lamento<br />
<br />
La ville dresse ses hauts toits<br />
Aux mille dentelures folles.<br />
Un bruit de joyeuses paroles.<br />
Monte au ciel, rassurante voix.<br />
- Que me fait cette gaieté vile<br />
De la ville !<br />
<br />
Quelle paix vaste règne aux champs !<br />
L'oiseau chante dans le grand chêne,<br />
Les midis font blanche la plaine<br />
Que dorent les soleils couchants.<br />
- Peu m'importe ta gloire pure,<br />
Ô nature !<br />
<br />
Avec les signes de ses flots,<br />
Avec sa plainte solennelle,<br />
La mer immense nous appelle,<br />
Nous tous, rêveurs et matelots.<br />
- Qu'est-ce que tu me veux encore,<br />
Mer sonore ?<br />
<br />
- Ah ! ni les flots des Océans,<br />
Ni les campagnes et leur ombre,<br />
Ni les cités aux bruits sans nombre,<br />
Qu'édifièrent des géants,<br />
Rien ne réveillera ma mie<br />
Tant endormie.
Poème posté le 02/11/17