Je suis la fleur qui ne peut et n’ose.
Je suis la fleur, tulipe, violette ou rose
Qui s’enorgueillit l’une de sa prestance
Frisant la plus infâme arrogance
L’autre de son humilité indécente
Jouxtant la discrétion abaissante
La troisième qui se croit intouchable
Au prétexte de ses épines pitoyables.
Je suis la fleur qui te regarde
Envieuse de toi mais trop faiblarde
Pour t’approcher sans t’isoler
Je suis la fleur unique qui est comme elle est
Te voyant partout, ne sachant comment aller
Vers celle qu’elle aime, l’inégalée.
Je suis la fleur dans son jardin d’hiver
Qui par amour t’envoie quelques vers ;
Je suis la fleur, tulipe, violette ou rose
Et toi, dans un ailleurs qui me rend morose,
Un riant et vivant jardin de mai.