Son regard s’égarait dans son passé lointain,
Toujours méditatif aux rêves incertains.
Il restait là longtemps, ignorant son milieu
Se croyant superflu depuis qu’il était vieux.
Blessé dans son dedans perdu dans le silence,
Ses larmes dérobées trompant son apparence.
Le cœur exténué il souhaitait s’éteindre
Perdu dans ses pensées, il ne savait pas feindre.
Ignoré, délaissé, comme un être sénile
Souvent invectivé, pris pour un indocile,
Il ne répondait plus, fermé en son mutisme
Supportant les assauts ignobles de l’âgisme.
L’esprit rêvant toujours de liberté sans fin
Libéré des gêneurs et tristes aigrefins,
Son âme révoltée se gardait de soumettre
Sa belle éducation qu’il espérait transmettre.
Ses doigts s’engourdissaient, ses jambes portaient plus
Son corps devenu lourd des années en surplus.
Mais son esprit vivait toujours aussi rebelle
Dans ses yeux scintillait une flamme éternelle.
Daniel Lefebvre
04.09.2017