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La Remontée
par Chonch


Un brouillard épais recouvre la ville qui dort, Vaste voile féerique tombant sur la vie, Etouffant la lueur des lampadaires au long corps Qui luttent vaillamment pour éclairer cette nuit. Je marche lentement malgré le froid glacial, Le col relevé, les poings serrés dans mes poches, Je marche tête baissée le long du canal Indifférent au souffle gelé qui m’accroche. La lune perce difficilement la brume, Un silence profond règne sur le fleuve Dont les eaux sombres dorment tranquillement et fument. Mais en passant sur un petit pont aux pierres neuves, J’entends peu à peu un air mélancolique Qui me semble s’étirer mystérieusement De l’eau elle-même, source de cette triste musique, Elle m’attire et je m’en approche en frissonnant. Cela ressemble en fait à un morceau funèbre Comme le laissent à penser tous ces sons morbides, Et alors que je penche ma tête vers les ténèbres Pour mieux entendre, un éclair vert perce le vide. Je vois avec horreur un cercle de morts Debout au fond de l’eau, leurs yeux levés vers moi, Des haillons vaseux flottant autour de leurs corps. Ils veulent hurler, oubliant qu’ils n’ont plus de voix !



Poème posté le 24/04/17


 Poète
Chonch



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