Frégates de verre
par Salus
Au fil du temps le rêve passe ;
Passent les rêves.
Ainsi que mers meurent aux grèves
De guerre lasse,
Nos avenirs au bout des vagues
Se rétrécissent ;
Des moutons inquiétants y plissent
Leurs laines vagues,
Paissant l’abominable abîme
Incontestable.
Toutes descendront jusqu’au sable,
L’inverse cime,
Les soi-disant insubmersibles
Nefs dérisoires
De nos amours et de leurs moires
Et de vos Bibles.
Passe le funambule au fil,
Ivre de vent ;
Du ciel, où le rêve indolent
Vit son exil,
Exulte, à l’horizon changeant,
L’âpre émotion.
La floconneuse irisation,
Au vif-argent
Du troupeau nuageux, se meut
Vers l’infini.
Solitaire, en catimini,
L’artiste émeut ;
Tant de lumière en avait lui,
Indistinct clerc,
On eût dit, le temps d'un éclair,
De l’or enfui.
Poème posté le 04/10/16