Drôle d'association
par Aros
Un âne auprès d’un arbre rose
Prend le temps de prendre le temps,
Hume les parfums du printemps,
Et pense qu’il n’a vie morose.
Un homme dur tant il travaille,
Aperçoit le baudet peinard,
L’empoigne, l’attelle aux brancards
D’une charrette emplie de paille.
Quand il le guide vers sa ferme
Notre petit malin recule,
Le fermier brutal, le bouscule
En tous sens, l’autre reste ferme.
L’homme attaque, grommelle, invective,
L’âne recule de nouveau
Tel un tout petit vassiveau
Qui montre une frayeur fautive.
Ému, l’être supérieur abandonne,
Reprend en main son opposant,
Le libère de son carcan ;
L’âne victorieux se bidonne
Réintègre son arbre rose,
Prend son temps devant le bonhomme,
S’étend avant de faire un somme,
Et pense qu’il a vie grandiose.
Après avoir lu ce récit,
Ne dites plus d’un âne qu’il est un âne,
Cela serait une ânerie.
Poème posté le 03/05/16