Badauds
par Skywheeler
Dans la rue se croisent les gens,
On se déplace insouciant,
Mais vers le sol, un corps gisant,
Le regard se tourne un instant.
Pour ce quidam sans connaissance,
Peut-être dans cette déveine
Arrivé aux portes d’Éden,
Et qui demande l’indulgence
Quelqu’un au plus près se porte,
Par quelques mots le réconforte.
Déjà une sirène au loin
Annonce son fâcheux destin.
En passant, de passants qui passent
A celle ou celui qui trépasse
La vie bascule assurément
Laissant certains indifférents
Alors que d’autres, des badauds,
Se planteront dans le tableau.
Ils s’arrêtent tous nonchalants
Quitte à y perdre leur temps
Et restent là les bras balans
Se sachant pourtant impuissants
C’est plus fort qu’eux, ça les tenaille,
A la recherche de détails
Les commentaires vont bon train
Sur ce qui ne semble anodin.
Est-ce un malaise ou bien pire,
Poussant le dernier soupir,
De celui qui dit « au revoir »
A ceux qui ne vont le revoir ?
Nul ne le sait sur le moment
Et ne s’en soucie en rentrant
Que le sol, de honte, en rougit
Annonçant que tout est fini.
Texte né de la vision d'une personne allongée sur un trottoir, entourée de badauds avec en fond sonore la sirène des pompiers qui allaient arriver. L'accident venait de se produire et mon imagination a fait le reste.
Poème posté le 18/03/16