Sonnet de Camargue
par Maninred
Je vis près du soleil et toute ma fortune
Se résume en air pur, en copeaux parme et bleus,
A la guise des cieux offerts à la lagune,
Ourlée de salicorne et de roseaux frileux.
Dans un parfum de sel et d’étranges essences,
Je m’affranchis du poids causé par les tourments
Près des hérons cendrés, vigiles d’un silence
Sans cesse craquelé par le cri des flamants.
Et l’amer en mon âme infusé dans les nasses
Emergeant à moitié de ces miroirs liquides,
Comme un lait d’amande, délicat mais tenace,
Se dissipe sur l’onde à petits pas languides.
Puis l’ombre sommeilleuse enivre les bécasses
Et d’images repue, la Camargue m’efface...
Poème posté le 29/02/16