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KWAK 40
par Ann


— Un pain et pendant qu’on y est… un pastis ! Fis-je en entrant dans la boutique, d’humeur allègre. — Et avec ça, ce sera tout ? insista la belle Anaïs. — Deux jésuites et une tête-de-nègre ! Mais c’est bien pour vous faire plaisir… — Ça nous fera vingt euros, fit la vendeuse tout sourire. — Je ne comprends pas, j’ai bu l’eau de la fontaine Et baisé* du lever du jour au coucher du soleil ! Foi de mon époux ! dis-je de mon bon droit, certaine — J’en suis forte aise mais donnez-moi mon oseille ! Cette fille de boulanger, en effrontée gamine Me réclamait des sous quand je criai famine. — Papa !... Nimbée d’ignorance et d’entêtement, Elle plongea ses poings dans son immaculé tablier. Indignée d’un tel impardonnable comportement : — Patron !... Je n’allais tout de même capituler ! La gueule enfarinée, le calot de biais fiché sur le chef : — J’ai la fournée qui lève, de votre litige, faites bref ! Je m’expliquai de ma juste revendication en toute hâte. — Je suis riche, riche d’amour à ne plus savoir qu’en faire. — Puisse ainsi ! Approchez donc que vos attraits, je tâte ! Nous pourrions derrière ce comptoir nous complaire. L’artisan de la farine se caressait déjà… le menton. — Un téton ! Jamais en échange d’un vieux croûton. Pour ne pas honorer votre tiroir-caisse, Je ne viderai pas vos bourses, je vous laisse. Offusquée, je continuai : « Entre nous, ce sera sans issue. » On peut vivre d’amour et d’eau pure ! Mais bonnes gens, sachez que sans argent en sus, C’est possible… cependant nettement plus dur.

* Pardonnez-moi cette vulgarité mais faute d'un synonyme approprié, j’en ai usé pour éviter la répétition.

Poème posté le 13/02/16


 Poète
Ann



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