Les cyprès
par Gkak
Il prend place au soleil, il ancre dans la terre
Ocreuse et assoiffée, son chevalet, tout près
Des pierres incendiées du mur du presbytère.
Il peint, arbres de deuil, clos et verts, les cyprès.
Il torture leurs flancs de flammes inégales
Il ombre, et strie, et vêt de violines volutes
Ces noirs fourreaux secrets où crissent les cigales.
Aux aiguilles de feu l’aveuglant dans sa lutte
Il oppose un front roux, braque son œil turquin
Et coiffe d'un plumet où brillent cent sequins
La cime de ces pins, vertigineux pinceaux.
Il enchâsse un rocou, pique un rouge ponceau,
Hurle enfin son bonheur et trempe dans le sang
D’une oreille coupée. Saigne et signe : Vincent.
Ce poème fut lauréat du prix Calioppe, concours de bonne tenue décerné par la ille de Maisons-Laffitte.
Poème posté le 21/01/16