Le fantôme empêtré
par Aros
Dans un château la nuit venue,
A l’heure où bien des âmes dorment,
D’un saut je surgis de la nue,
Et laisse paraître mes formes.
Mais ! Je l’avoue j’ai peur de tous
Et tressaille lorsque le vent
A pleine gorge hurle au loup
Dans les couloirs avoisinants.
Je suis un fantôme empêtré
Dans son immense linge blanc,
Je n’ose pas me l’avouer
Je suis un piètre revenant.
Je me bouscule et viens hanter
L’obscure chambre du seigneur,
Ses ronflements me font douter,
Mon linge tremble de terreur.
J’oublie, alors, tout le pouvoir
Du légendaire passe-muraille,
Par une porte, issue sans gloire,
Je m’enfuis avant la bataille.
Je suis un fantôme empêtré
Dans son immense linge blanc,
Je n’ose pas me l’avouer
Je suis un piètre revenant.
Une nuit, parmi les cuisines,
Je crois flairer un humble rat.
Mon erreur n’était anodine
C’était un effroyable chat.
Et je jugeais plus raisonnable
Devant cette bête aux poils noirs
De conjurer les feux du diable
En la jetant dans l’abreuvoir.
Je n’ose pas vous l’avouer
Je suis un piètre revenant.
Lorsque le jour vient m'éclairer
Je disparais hâtivement.
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Poème posté le 20/12/15